Institut Audiovisuel de Monaco
Institut Audiovisuel de Monaco
27 Octobre 2025
L'arbre de l'authenticité de Sammy Baloji (2025) // La Bande Annonce
Au cœur de la forêt équatoriale du Congo, à mi-chemin entre documentaire et film-essai, Sammy Baloji compose une œuvre à trois voix qui questionne intelligemment héritage colonial et crise climatique. Générique : The Tree of Authenticity, Belgique, Congo, 2025, couleur, 89 min., vostf. Réalisation : Sammy Baloji. Scénario : Ellen Meiresonne, David Van Reybrouck, Thomas Hendricks.
Présentation
En devenant “Institut Audiovisuel de Monaco”, les Archives audiovisuelles de la Principauté de Monaco ouvrent un nouveau chapitre de leur histoire, affirment la portée scientifique et historique de leur travail.
L’Institut à pour mission de collecter, de préserver, d’archiver et de mettre en valeur la mémoire audiovisuelle de Monaco. Les Collections, dons et dépôts, représentent aujourd’hui environ 45 000 documents : courts et longs métrages, fictions, documentaires, actualités, reportages, publicités, émissions radiophoniques, captations de spectacles, films de famille et d’amateurs.
Les dernières actus Institut Audiovisuel de Monaco
Institut Audiovisuel de Monaco
28 Octobre 2020
La Crise est finie, de Robert Siodmak (1934), le mardi 3 novembre, 20h, Théâtre des Variétés
Générique
France – 1934 – Noir et blanc – 85 min.
Réalisation : Robert Siodmak. Scénario : Max Kolpé, Jacques Constant d’après une nouvelle de Frederick Kohner et Kurt Siodmak. Dialogues : Jacques Constant. Image : Eugene Schufftan. Son : Bill Wilmarth. Musique originale : Franz Waxman et Jean Lenoir. Décors : René Renoux. Costumes : Madame Laget. Production : Nero-Film A.G. Avec : Albert Préjean (Marcel), Danielle Darrieux (Nicole), Suzanne Dehelly (Olga), René Lestelly (René), Régine Barry (Lola Garcin), Marcel Carpentier (Bernouillin), Jeanne Loury (Madame Bernouillin).
Histoire
Au début des années trente, en pleine crise économique, la troupe de la revue « Mille jambes nues » entreprend une tournée des villes de province avec en vedette l’insupportable Lola Garcin. Au bout de quelques représentations, la troupe se sépare. Certains veulent transformer ce coup du sort en nouveau départ et décident de tenter leur chance à Paris. Là, grâce à la bienveillance d’une concierge, ils peuvent investir un vieux théâtre à l’abandon et monter une revue.
Institut Audiovisuel de Monaco
22 Octobre 2020
L'amour c'est gai, l'amour c'est triste, mardi 27 octobre, 20h, Théâtre des Variétés
Générique
France – 1968 – Couleur – 95 min.
Réalisation : Jean-Daniel Pollet. Scénario : Jean-Daniel Pollet, Remo Forlani. Dialogues : Remo Forlani. Image : Jean-Jacques Rochut. Son : René Levert. Musique originale : Jean-Jacques Debout. Montage : Néna Baratier. Production : Anatole Dauman pour Argos Films. Avec : Claude Melki (Léon), Bernadette Lafont (Marie), Jean-Pierre Marielle (Maxime), Chantal Goya (Arlette), Marcel Dalio (Monsieur Paul), Remo Forlani (Gros Momo), Jacques Robiolles (Philippe), Vasilis Diamantopoulos (Porphyre Aristophanopoulos), Jacques Doniol-Valcroze (le client d’Arlette), Rufus (Charles).
Histoire
A Paris, dans le Faubourg Saint-Antoine, Léon est tailleur et travaille dans un appartement où sa sœur, Marie, qui passe pour voyante, est en réalité une prostituée, ce qu’ignore Léon, jusqu’au jour ou Maxime, le « protecteur » de celle-ci, le lui révèle – grosse déception ! C’est alors qu’apparaît dans la maison, une petite provinciale que Marie a rencontrée le matin. La jeune fille voulait se suicider ; Marie l’a réconfortée et invitée à s’installer dans l’appartement. Léon tombe amoureux d’elle sans oser se déclarer.
Institut Audiovisuel de Monaco
13 Octobre 2020
Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau (1922), mercredi 21 octobre, 20h, Salle Garnier
Générique
Nosferatu, Eine Symphonie des Grauens. Allemagne – 1922 – Noir et blanc – 92 min. – Muet – Intertitres vostf.
Réalisation : Friedrich Wilhelm Murnau. Scénario : Henrik Galeen d’après Dracula de Bram Stoker. Image : Fritz Arno Wagner. Décors et costumes : Albin Grau. Production : Parma Films, GmbH. Avec : Max Schreck (le comte Orlok), Alexander Granach (Knock), Gustav von Wangenheim (Thomas Hutter), Greta Schroeder (Helen Hutter).
Histoire
1838, dans le port suédois de Wisborg. Hutter est marié à la jeune Helen. Son patron, l’agent immobilier Knock l’envoie dans les Carpates visiter le comte Orlock qui veut acquérir une maison à Wisborg. Avant de partir, Hutter confie Helen à l’armateur Harding et à sa sœur Annie. De relais en relais, Hutter arrive à destination. Dans la taverne où il dîne, tous les clients réagissent violemment quand il déclare qu’il doit se rendre au plus vite au château du comte Orlock. Ils lui conseillent de ne pas aller là-bas à cette heure tardive, d’autant que c’est la veille de la Saint-Georges et que cette nuit les mauvais esprits seront tout-puissants.
Institut Audiovisuel de Monaco
29 Septembre 2020
Mediterranée de Jean-Daniel Pollet (1963) // Godard Sollers de Jean-Paul Fargier (1984)
MÉDITERRANÉE
Jean-Daniel Pollet (1963)
Générique
France – 1963 – Couleur – 45 min.
Réalisation : Jean-Daniel Pollet. Assistant : Volker Schlöndorff. Texte : Philippe Sollers. Image : Jean-Daniel Pollet, Jean-Jacques Rochut. Musique : Antoine Duhamel. Montage : Jean-Daniel Pollet, Jacqueline Raynal. Production : Jean-Daniel Pollet
Critique
Dans cette banale série d’images en 16 sur lesquelles souffle l’extraordinaire esprit de 70, à nous maintenant de savoir trouver l’espace que seul le cinéma sait transformer en temps perdu… Ou plutôt le contraire… Car voici des plans lisses et ronds abandonnés sur l’écran comme un galet sur le rivage… Puis, comme une vague, chaque collure vient y imprimer et effacer le mot souvenir, le mot bonheur, le mot femme, le mot ciel… La mort aussi puisque Pollet, plus courageux qu’Orphée, s’est retourné plusieurs fois sur cet Angel Face dans l’hôpital de je ne sais quel Damas…
Jean-Luc Godard, Cahiers du cinéma n° 187, janvier 1967, p.38
GODARD SOLLERS : L’ENTRETIEN
Générique
France – 1984 – Couleur – 75 min.
Réalisation : Jean-Paul Fargier. Cadreurs : Richard Ugolini, Jean-Paul Gutliat. Son : Georges Chrétien. Montage : Vincent Ferey. Script : Manuelle Papapietro. Coordinateur des effets spé-ciaux : Michel Suissa. Production : Fédération Léo Lagrange, Vidéo Montage.
Critique
C’est un document : un face-à-face entre Jean-Luc Godard et Philippe Sollers, filmé le 21 novembre 1984, le jour de la fête catholique de la présentation de Marie au Temple. Plus encore, un échange brillant entre le cinéaste (ici très humble) et l’écrivain, qui commente à sa façon Je vous salue Marie. Jean-Paul Fargier a choisi de les filmer avec deux caméras et de juxtaposer les images de l’un et de l’autre, l’un trempant un morceau de pain dans un verre d’eau, l’autre allumant une cigarette. Du dogme de l’Assomption, ils passent à l’hystérie, la jouissance inconsciente, la question de l’âme, Artaud, le sacrilège, le cadre idéal pour filmer la Vierge, le rêve de filmer la messe. Quand sera édité l’indispensable complément à ce dialogue : Le Trou de la Vierge de Sollers ?
Jean-Luc Douin, Le Monde, 21 juillet 2006.
Institut Audiovisuel de Monaco
16 Mars 2020
Touki Bouki, de Djibril Diop Mambéty, mardi 24 mars à 20h, Théâtre des Variétés
Générique
Le Voyage de la hyène, Sénégal, 1972, couleurs, 85 min., vostf
Réalisation et scénario : Djibril Diop Mambéty. Image : Pap Samba Sow. Son : El Hadj M’Bow. Décors : Aziz Diop Mambéty. Costumes : Aziz Diop Mambéty. Production : Cinégrit. Avec : Al Demba (Magaye Niang), Dieynaba Dieng (Marème Niang), Assane Faye (Christopher Colomb), Robbie Lawson (Moustapha Toure), Magoné N’Diaye (Aminata Fall), Aliou N’Diaye (Ousseynou Diop), Apsa Niang (Fernand Dalfin), Colette Simon (Omar Seck).
Histoire
Anta, une jeune fille des quartiers pauvres de Dakar, s’est amourachée de Mory, un gardien de troupeau qui conduit une moto ornée d’un crâne de vache. Au sein d’une société cruelle prise entre tradition et modernité, tous deux forment un couple de marginaux. Ils s’inventent des histoires pour s’évader et, face à la mer, rêvent de prendre un bateau qui les mènera en France. En route, tous les moyens sont bons pour trouver les ressources nécessaires : jeux d’argent, vol ou escroquerie.
Critique
Sur cette trame scénarique quelque peu rouchienne, Djibril Diop a réalisé un film urbain, étonnant, sans descendance dans le cinéma africain qui, ces dernières années, a plutôt opéré un retour au village, sur l’action conjuguée de cinéastes à la recherche de leurs racines et de producteurs étatiques préférant les paisibles fictions rurales aux fictions urbaines qui sentent le soufre. (…) Touki Bouki a été présenté en 1973 à Cannes. Il a fallu treize ans pour qu’il sorte en salles. Il en a fallu le double pour découvrir Contes cruels de la jeunesse. Point commun entre ces deux films : ils nous arrivent tard, très tard alors qu’on semble avoir changé de socle. Ils forment comme la mauvaise conscience d’un cinéma aujourd’hui triomphalement post-moderne. Espérons qu’ils puissent l’empêcher de dormir tranquille.
Hervé Le Roux in Cahiers du cinéma n° 382, p. 61, avril 1986.
Institut Audiovisuel de Monaco
26 Février 2020
Maine Océan, de Jacques Rozier, mardi 3 mars à 20h, Théâtre des Variétés
Générique
France, 1985, couleurs, 130 min.
Réalisation : Jacques Rozier. Scénario et dialogues : Jacques Rozier, Lydia Feld. Image : Acácio de Almeida. Son : Nicolas Lefebvre. Musique originale : Chico Buarque, Francis Hime, Anne Frédérick, Hubert Degex. Costumes : Sylvie Nabrin. Montage : Jacques Rozier, Martine Brun. Production : Les Films du Passage, French Line, Antinea, FR3 Cinéma. Avec : Bernard Menez (le contrôleur Le Garrec), Luis Rego (le contrôleur Lucien Pontoiseau), Yves Afonso (Marcel Petitgas), Rosa-Maria Gomes (Déjanira), Lydia Feld (l’avocate Mimi de Saint-Marc), Pedro Armendáriz Jr. (l’imprésario mexicain), Bernard Dumaine (le juge), Mike Marshall (l’avocat ‘‘au fond des bois’’), Jean-Jacques Jelot-Blanc (le reporter de Radio Phare-Ouest), Christian Bouillette (Vallet).
Histoire
Gare Montparnasse. Elle attrape de justesse son train. Puis elle s’installe, tranquille. Lorsque les contrôleurs passent, ils s’intéressent de près à son cas : elle n’a pas composté. Pour Le Garrec et Pontoiseau, les agents de la SNCF, la situation est claire. Pour Déjanira, elle ne l’est pas du tout : cette danseuse brésilienne ne parle pas un mot de français. Passe alors une avocate qui se propose de faire l’interprète. Les contrôleurs refusent. L’affaire s’envenime, puis finit par se calmer. Les deux femmes descendent du train, l’avocate entraînant avec elle Déjanira au tribunal de Baugé où elle va défendre Petitgas Marcel, un marin de l’Ile d’Yeu, qui a brutalisé un automobiliste après un incident de la circulation.
Critique
Le récit déconcerte agréablement par ses bifurcations soudaines, ses apparentes digressions, ses vagabondages assumés, son ignorance culottée et jamais dogmatique des lois de l’efficacité. On s’abandonne de bonne grâce à son rythme capricieux et fortuit, d’autant que Rozier éprouve un bonheur diablement communicatif à confronter des personnages venus d’horizons on ne peut plus disparates. Il les fait se heurter avec amour et humour, le regard qu’il leur porte étant, comme toujours dépourvu de toute sécheresse sociologique. Il y a chez lui un plaisir fervent à dépeindre des personnages en situation de vacance au sens littéral, un goût sincère et chaleureux de la rencontre, du métissage, de l’échange (…). Bref, on se laisse bercer au gré d’une narration insouciante, apparemment dénuée d’impératif, et d’une mise en scène toute à la jouissance du moment présent.
Jacques Valot in La Revue du cinéma n° 416, p. 60, mai 1986.
Institut Audiovisuel de Monaco
12 Février 2020
La Ruée vers l'or, de Charles Chaplin (1925), mardi 25 février à 20h, Théâtre des Variétés
Générique
The Gold Rush, États-Unis, 1925, noir et blanc, 88 min., muet, vostf.
Réalisation et scénario : Charles Chaplin. Image : Roland Totheroh. Décors : Charles D. Hall. Montage : Charles Chaplin. Musique originale : Charles Chaplin. Chorégraphie : Charles Chaplin. Production : Charles Chaplin Productions. Avec : Charles Chaplin (le chercheur d’or solitaire), Mack Swain (Big Jim McKay), Tom Murray (Black Larsen), Henry Bergman (Hank Curtis), Malcolm Waite (Jack Cameron), Georgia Hale (Georgia), Albert Austin (un chercheur d’or).
Histoire
Charlot est venu se joindre à la foule des prospecteurs qui espèrent trouver la fortune en Alaska. Le hasard réunit dans la cabane de Black Larsen, recherché par la police, trois hommes plus ou moins endurcis : le propriétaire lui-même, Charlot, au terme d’une course épuisante au milieu d’une tempête, et Big Jim, un prospecteur qui vient de trouver un magnifique filon. Pour l’heure, le trio meurt de faim.
Critique
L’un des plus grands triomphes de Chaplin, à propos duquel tout non cinéphile évoque avec une tendresse un peu gâteuse, la fameuse danse des petits pains. J’avoue lui préférer Le Cirque ou City Lights, mais enfin ce film de plein air, de montagne et de glace, parfois rude comme un récit de Jack London, comporte aussi l’un des sommets du pathétique chaplinesque : le vagabond exclu de la fête, regarde du dehors, par la fenêtre du saloon où chante la femme qu’il aime, Georgia Hale. Chaplin parvient à faire rire non aux dépens de la pauvreté, mais à ses côtés : ce tour de force lui permet de réconcilier – le cas est unique dans l’histoire du cinéma – la sensibilité bourgeoise occidentale et les salles du tiers-monde à trois dirhams.
Jacques Fieschi in Cinématographe n° 95, p. 79, déc. 1983.
Institut Audiovisuel de Monaco
5 Février 2020
Réminiscences d'un Voyage en Lituanie de Jonas Mékas, mardi 11 février 20h, Théâtre des Variétés
Générique
Reminiscences of a Journey to Lithuania, États-Unis, 1972, noir et blanc et couleurs, 82 min., vostf.
Réalisation, prise de son, montage et production : Jonas Mekas. Musique : Konstantinas Ciurlionis. Avec la participation de : Pola Chapelle, Ken Jacobs, Peter Kubelka, Adolfas Mekas, Hermann Nitsch.
Histoire
Vingt-sept ans après leur départ en exil, les frères Mekas, Jonas et Adolfas, reviennent dans leur maison natale en Lituanie, arpentent à nouveau les terres de leur enfance. Avec sa caméra, dans un geste frénétique comme pour combler une privation insatiable, Jonas capte les scènes de ces retrouvailles, s’abreuve de nature, de scènes de vie quotidienne, de rituels familiaux autour de la mère, au centre, filmée le plus discrètement possible pour ne pas chasser le naturel. Entourant cette longue partie, un rappel en images de ses premières années new-yorkaises au sein de la communauté lituanienne, et sur le chemin du retour, une halte à Hambourg puis à Vienne pour visiter ses amis artistes.
Critique
Lorsque débute la séquence la plus longue, sobrement intitulée 100 images de Lituanie, on retrouve le style si particulier de Mekas, ce filmage coup d’œil où la caméra saute d’un objet, d’un visage à l’autre par des mouvements secs, des zooms rapides, atteignant rarement la netteté. Ce procédé d’abord contraignant pour le spectateur devient une manière unique de saisir des instants a priori communs – retrouvailles, repas, promenades – et de donner corps à un travail de mémoire qui est la raison d’être du film. Mémoire des choses, des personnes, des lieux, des odeurs, des idées. Autant de fétiches, de figures rendues à leur beauté quasi primitive par le splendide commentaire en voix off de Mekas, qui évoque son rapport passé avec les endroits montrés à l’écran.
Olivier Joyard in Cahiers du cinéma n°512, p. 8, avril 1997.
Institut Audiovisuel de Monaco
24 Janvier 2020
To Be Or Not To Be, d'Ernst Lubitsch (1942), mardi 4 février à 20h, Théâtre Princesse Grace
Générique
États-Unis, 1942, noir et blanc, 99 min., vostf
Réalisation : Ernst Lubitsch. Scénario : Edwin Justus Mayer d’après une histoire d’Ernst Lubitsch et Melchior Lengyel. Image : Rudolph Maté. Montage : Dorothy Spencer. Son : Frank Maher. Musique originale : Werner Heymann. Production : Ernst Lubitsch pour Romaine Film Corporation Avec : Jack Benny (Joseph Tura), Carole Lombard (Maria Tura), Robert Stack (lieutenant Stanislav Sobinski), Felix Bressart (Greenberg), Lionel Atwill (Rawitch), Stanley Ridges (professeur Alexandre Siletski), Sig Ruman (Ehrhardt), Tom Dugan (Bronski).
Histoire
Varsovie, août 1939. La pièce Gestapo, montée par la troupe de Joseph Tura, ayant été interdite, il ne lui reste plus qu’une possibilité : reprendre Hamlet de Shakespeare. Joseph Tura personnifie le roi du Danemark et sa femme Maria met à profit le fameux monologue ‘‘To be or not to be’’ pour recevoir la visite du jeune lieutenant Sobinski, qui est amoureux d’elle. Au lendemain de l’invasion de la Pologne, ce dernier devra déjouer les plans d’un espion nazi.
Critique
Avec ses héros, sa troupe de comédiens à Varsovie en 1939 et leur badinage amoureux sur fond de Shakespeare alors que l’Apocalypse va fondre sur la Pologne et le monde, Lubitsch a compris (…) que les nazis étaient aussi d’abjects cabots et que leurs mises en scène idéologiques ne valaient pas tripette. Et comment mieux le démontrer qu’en mystifiant ces pantins sanguinaires par des comédiens professionnels qui se déguisent en SS et tiennent leurs rôles avec autrement plus de force et de conviction ? La Lubitsch Touch, cette fois, se faisait politique. On ne cessera d’en rire de peur d’être obligé d’en pleurer.
Frédéric Vitoux in Téléobs, p. 34, du 18 septembre 1993.
Institut Audiovisuel de Monaco
8 Janvier 2020
The World, de Jia Zhangke (2004), mardi 21 janvier à 20h, Théâtre des Variétés
Générique
Shije, Chine, Japon, France, 2004, couleurs, 133 min., vostf
Réalisation et scénario : Jia Zhangke. Image : Yu Lik-wai. Son : Zhang Yang. Musique originale : Lim Giong. Directeur artistique : Wu Lizhong. Montage : Kong Jing-lei. Production : Xstream Pictures (Pékin ; Hong Kong), Lumen Films (Paris), Office Kitano. Avec : Zhao Tao (Tao), Chen Taisheng (Taisheng), Jing Jue (Xiaowei), Jiang Zhong-wei (Niu), Huang Yiqun (Qun), Wang Hong-wei (Sanlai), Liang Jing-dong (l’ex petit ami de Tao), Xiang Wan (Youyou), Iu Juan (Yanqing).
Histoire
Tao travaille comme danseuse dans un gigantesque parc d’attractions situé dans une banlieue de Pékin, The World, qui reproduit en miniature et selon leur place géographique, les monuments les plus célèbres de notre planète. Ses journées s’organisent autour d’un programme serré de spectacles illustrant les coutumes locales des différents lieux, sur une scène ou dans des jardins, devant un public migrateur. Son petit ami travaille dans le même parc en tant qu’agent de sécurité. Quand il ne flirte pas avec la styliste, et quand leur emploi du temps le leur permet, le couple se retrouve entre deux déplacements, à la pause déjeuner, ou le soir dans une chambre miteuse, logement de fonction qui échoit aux salariés de ce domaine.
Critique
Quoi de moins ciné-génique, a priori, que la mondialisation ? Quoi de plus rétif à la représentation que ce processus caractérisé par sa puissance de désincarnation ? Pour figurer cet état diffus du monde, où le temps ne cesse de dévorer l’espace, le cinéma semble n’avoir d’autre choix que de recréer le monde. Playtime de Jacques Tati, n’était rien d’autre que cela : la réponse visionnaire d’un génie du cinéma construisant une ville pour dire l’état babélien du monde à venir : cacophonique, utilitariste, grotesque, inhumain. Un demi-siècle plus tard, Jia Zhangke reprend, dans The World, le pouls de la civilisation des loisirs. (…) Ce sont moins les touristes, toutefois, qui intéressent Jia Zhangke que les employés du parc, jeunes gens débarqués de leur campagne qui ont vu dans ce lieu un nouvel Eldorado. Leur quotidien, euphorique et misérable est filmé comme un grand ballet bariolé, mené par Tao, la danseuse interprétée par Zhao Tao, égérie du cinéaste depuis Platform.
Isabelle Regnier in Le Monde du 7 juin 2005, p. 26.
Institut Audiovisuel de Monaco
18 Décembre 2019
"Notre Pain quotidien" de King Vidor (1934), mardi 7 janvier à 20h, Théâtre des Variétés, Monaco
Générique
Our Daily Bread, États-Unis, 1934, noir et blanc, 74 min., vostf
Réalisation : King Vidor. Scénario : Elizabeth Hill, d’après un sujet de King Vidor. Dialogues : Joseph Mankiewicz. Image : Robert Planck. Musique originale : Alfred Newman. Montage : Lloyd Nosler. Production : King Vidor. Avec : Karen Morley (Mary Sims), Tom Keene (John Sims), John Qualen (Chris), Barbara Pepper (Sally), Addison Richards (Louie), Lloyd Ingraham (l’oncle Anthony), Henry Hall (le charpentier), Nellie V. Nichols (l’épouse juive), Frank Minor (le plombier), Bud Rae (le maçon).
Histoire
Un jeune ménage sans ressources exploite une ferme abandonnée avec l’aide de chômeurs, eux aussi à la recherche du pain quotidien. Ils forment une communauté où chacun apporte son travail et ses connaissances. Le menuisier, le maçon, le plombier voisinent avec le professeur de violon, voire le croque-mort. Une colonie se crée, on édifie un village, la terre est mise en culture et les premières pousses de maïs apparaissent. Mais la ferme est mise en vente. Les pionniers, tous ensemble, arrivent à l’acheter. Cependant, les fonds viennent à manquer, le découragement arrive, causé surtout par une grande sécheresse qui menace de ruiner l’effort de tant de mois.
Critique
Apologie du retour à la terre ? Ou de quelque socialisme vaguement autarcique ? Rien de tout cela : Vidor chante le travail collectif et les nourritures terrestres avec un lyrisme exaltant. À la pureté quasi virgilienne de La Terre, il oppose le mouvement, la fougue d’une épopée. La grandeur simple des choses, la noblesse des travaux champêtres – et jusqu’à la germination qui prend figure ici d’une naissance universelle – tout acquiert la valeur du sacré. Moins connu que Hallelujah, ce film le dépasse par son unité, sa construction, son rythme large et puissant. Le final est un des sommets du cinéma.
Jean Mitry in Dictionnaire du cinéma, p. 194, Librairie Larousse, 1963.
Retrouvez les dernières Actus Monaco Info et le direct
Monaco Info
2 Novembre 2025
La folie Halloween à New York
Monaco Info
2 Novembre 2025
