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Tourisme spatial : conquérir l’espace sans oublier la planète
17 Avril 2025
Elles sont montées dans une fusée comme on monte dans une voiture. En dix minutes chrono, Katy Perry et cinq autres célébrités ont touché l’espace avant de redescendre sur Terre sous les applaudissements.
Mais derrière les images, une question se pose : à quoi ça sert ? Et surtout, à quel prix ? Ce « tourisme de l’espace » fait rêver, mais il inquiète aussi. Il pollue, il coûte cher et reste réservé à quelques privilégiés. Un business porté par des géants comme Blue Origin, qui fait plus débat qu’il n’apporte de réponses.
C’était le 14 avril 2025, au Texas. Une fusée New Shepard, opérée par Blue Origin, société du milliardaire Jeff Bezos, s’est envolée avec six femmes à bord. Parmi elles : la chanteuse Katy Perry, star internationale. Dix minutes plus tard, la capsule retombait sur Terre. Vol réussi. Coup de com’ parfait.
Mais ce vol n’a rien d’anodin. Il pose une série de questions. Techniques, écologiques, sociétales. Guillaume Langin, invité de Monaco Info, décrypte ce phénomène.
Un tourisme réservé à quelques-uns
« C’est présenté comme une avancée, un rêve devenu accessible. Mais l’espace n’est pas encore pour tous », prévient Guillaume Langin. Car ces vols restent chers. Très chers : D’après Loizos Heracleous, professeur à la Warwick Business School, chaque lancement de la fusée New Shepard coûterait entre 1 et 3 millions de dollars. Seule une poignée de personnes peuvent se permettre un tel luxe. Le rêve d’un espace « démocratisé » reste donc très symbolique. Et surtout, ce sont des passagers, pas des astronautes. « Ce sont juste des touristes. Ils ne font que monter et redescendre. Ce n’est pas comparable avec les vraies missions scientifiques ou les longs séjours dans l’espace », rappelle le journaliste.
Un coût carbone qui fait tache
C’est l’autre grande question : la pollution. Blue Origin affirme que sa fusée ne rejette que de la vapeur d’eau. Mais attention. Ce n’est pas toute la fusée qui fonctionne ainsi.
D’autres carburants sont utilisés à différentes étapes. Et surtout, rapporté à un seul passager, l’impact reste lourd. Selon plusieurs estimations, Katy Perry aurait émis à elle seule l’équivalent de 15 tonnes de CO2 pour ce court vol, soit ce qu’une personne produite… en huit ans. Un symbole fort.
Un sujet devenu politique
Derrière ces vols, il y a plus qu’un simple effet de mode. Il y a aussi une lutte d’influence. « Envoyer quelqu’un dans l’espace, c’est toujours un message. Ça montre une puissance, une avancée technologique. Hier, c’était l’apanage des États. Aujourd’hui, ce sont aussi les grandes fortunes. » La conquête spatiale ne se joue plus seulement à la NASA. SpaceX, Blue Origin… Les milliardaires privés prennent le relais, souvent avec des ambitions bien visibles.
Et Monaco dans tout ça ?
À des années-lumière de ce tourisme de luxe, la Principauté avance aussi dans le domaine spatial, mais avec une autre vision. Le bureau des Affaires Spatiales de Monaco, crée en 2021, veut encourager une approche durable et utile de l’espace. Il accompagne les entreprises du secteur et soutient des projets à vocation scientifique ou environnementale. Autre exemple : Venturi, société monégasque bien connue dans l’innovation, prépare pour 2026 le tout premier rover lunaire électrique, en partenariat avec SpaceX. Un véhicule destiné à explorer la Lune dans le cadre de futures missions. Ici, pas de tourisme, mais de la recherche, de la technologie et un vrai engagement pour l’avenir.
Entre rêve et réalité
Ce vol était présenté comme une première, celui d’un équipage 100 % féminin. Un symbole fort, certes. Mais qui soulève aussi une contradiction. « On célèbre leur courage, comme si c’était risqué. En même temps, on dit que bientôt, tout le monde pourra partir. Ces deux idées ne vont pas ensemble. »
Sur le Rocher, certains parlent de rêve d’enfant devenu possible. D’autres, d’une expérience inutile.
Et sur Internet, les doutes sont présents. Certains parlent de vols truqués, tournés en studio. Aucune preuve, mais une certaine méfiance chez certains.
Une chose est sûre : la course vers les étoiles ne fait que commencer. Mais elle devra peut-être, un jour, redescendre sur Terre.
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