À travers les yeux éblouis de Mia Farrow, c’est la magie du cinéma que Woody Allen réinvente avec ce film magistral.

Générique :
The Purple Rose of Cairo – États-Unis, 1985, couleur, 81 min, vostf.

Réalisation et scénario : Woody Allen. Image : Gordon Willis. Son : Frank Graziadei. Musique originale : Dick Hyman. Décors : Stuart Wurtzel, Carol Joffe. Direction artistique : Edward Pisoni. Costumes : Jeffrey Kurland. Montage : Susan E. Morse. Production : Orion Pictures Corporation. Avec : Mia Farrow (Cecilia), Jeff Daniels (Tom Baxter/Gil Shepherd), Danny Aiello (Monk), Dianne Wiest (Emma), Milo O’Shea (le père Donnelly), Van Johnson (Larry), Deborah Rush (Rita), Zoe Caldwell (la comtesse), Irving Metzman (le directeur du théâtre), John Wood (Jason).

Depuis un voilier quittant le port, le cinéaste amateur, Guy Bertrand, filme en contre-plongée le majestueux phare de la digue nord du port d’Hercule qui se détache du quartier de Monte-Carlo. La caméra embarquée filme les autres voiliers qui participent aux Régates de Monaco, organisées du 6 au 11 avril 1948. En attendant le départ, les navigateurs s’exercent dans la baie de Monaco, le long du littoral du Larvotto. Celui du « Pauvre Nikko » semble devoir renoncer à participer à cette course qui devait le conduire jusqu’à Cannes, sa voile étant tombée à la mer.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Balducchi
Régates de Monaco. 6-11 avril 1948. 9,5 mm.
0000-2223-CF18537. Projeté en première partie de « Le Songe de la lumière » de Victor Erice (1993), le mardi 13 juin 2023.

Les films d’amateurs constituent souvent les seuls témoignages filmés d’événements insolites ou imprévisibles. On ne remerciera jamais assez les auteurs de ces fragments de pellicule qui empêchent la mémoire de s’évanouir totalement. La tempête qui s’est abattue sur la Côte d’azur en novembre 1961, n’a pas épargné Monaco, où le vent a balayé violemment le port de Fontvieille. Gilbert Scorsolio filme, en couleurs, des scènes de désolation, les bateaux retournés dans l’eau, les débris qui jonchent les berges, le regard interloqué des badauds, tandis que la solidarité s’installe pour sauver ce qui peut l’être encore.
© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Scorsolio
Fontvieille après la tempête. 1961. 8 mm.
0422-2291-CF19171.
Projeté en première partie de « Les Deux Anglaises et le continent » de François Truffaut (1971), le mardi 16 juin 2023.

En cette matinée du jeudi 19 avril 1956, tous les regards sont tournés vers la cathédrale de Monaco où se déroule le mariage religieux du prince Rainier III et de Grace Kelly. Certains Monégasques, comme le cinéaste amateur de ce film, se retrouvent aux premières loges de cet événement dynastique. Idéalement situé au pied des marches de la cathédrale, dans l’axe du tapis qui conduit les invités, le cinéaste filme l’arrivée de Mgr Paolo Marella, des parents des mariés, tous accueillis par l’évêque de Monaco, Gilles Barthe. C’est au tour de Grace Kelly de fouler le tapis rouge, au bras de son père, John Brendan Kelly, suivie par le prince Rainier en grand uniforme. À la sortie de la cérémonie, le couple s’attarde un instant, le regard tourné vers les nombreuses caméras qui les attendent, avant de rejoindre leur Rolls-Royce décapotable.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Ratti
Au pied de la cathédrale. 19 avril 1956. 8 mm.
0419-2226-CF18540. Projeté en première partie de « Le Salon de musique » de Satyajit Ray (1958), le mardi 6 juin 2023.

Mi-homme mi-aigle, un super-héros, nommé « Condorman », survole le port de Monaco. Cette séquence est issue du film éponyme de Charles Jarrott, réalisé pour le compte des studios Walt Disney et sorti sur les écrans en 1981. Grâce à cette bobine d’amateur, les coulisses de cette scène spectaculaire nous sont dévoilées : le super-héros est suspendu au bout d’un filin, trainé par un hélicoptère qui effectue plusieurs rotations dans le ciel de Monaco. On doit ces images à Dimitri Batritchevitch, chef-machiniste aux studios de la Victorine à Nice, qui apportait souvent sur les tournages, sa caméra Super 8.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Batritchevitch
Tournage de Condorman dans le port d’Hercule. 1980. Super 8.
0419-2226-CF18540. Projeté en première partie de Le Salon de musique de Satyajit Ray (1958), le mardi 6 juin 2023.

Peu de films sont envoûtants comme celui-ci : à la fois nostalgique d’un temps passé et ouvert sur le monde.

Générique
Jalsaghar – Inde, noir et blanc, 1958, 100 min., vostf.
Réalisation : Satyajit Ray. Scénario : Satyajit Ray d’après la nouvelle Jalsaghar de Tarasankar Banerjee. Image : Subrata Mitra. Son : Durgadas Mitra. Musique originale : Ustad Vilayat Khan. Décors : Bansi Chandragupta. Montage : Dulal Dutta. Production : Satyajit Ray Productions. Avec : Chhabi Biswas (Huzur Biswambhar Roy), Padma Devi (Mahamaya, sa femme), Pinaki Sengupta (Khoka, leur fils), Gangapada Basu (Mahim Ganguli, le voisin), Tulsi Lahiri (Taraprasanna, l’intendant), Kali Sarkar (Ananta, le serviteur), Ustad Waheed Khan (Ustad Ujir Khan), Roshan Kumari (Krishna Bai, la danseuse).

Truffaut a mis beaucoup de lui-même dans ce Jules et Jim au féminin, qui est l’un de ses plus beaux films.

Générique
France, 1971, couleur, 132 min.
Réalisation : François Truffaut. Scénario : François Truffaut, Jean Gruault d’après le roman de Henri-Pierre Roché. Dialogues : François Truffaut, Jean Gruault. Image : Nestor Almendros. Son : René Levert.
Musique originale : Georges Delerue. Décors : Michel de Broin.
Costumes : Gitt Magrini. Montage : Yann Dedet. Production : Les Films du Carrosse, Cinétel, Simar Films. Avec : Jean-Pierre Léaud (Claude Roc), Kika Markham (Anne), Stacey Tendeter (Muriel), Sylvia Marriott (Madame Brown), Marie Mansart (Madame Roc), Philippe Léotard (Diurka), Mark Peterson (Monsieur Flint), Georges Delerue (l’homme d’affaires), Irène Tunc (Ruta), Marie Iracane (la servante de Madame Roc), Marcel Berbert (le marchand d’art).

Inauguré le 17 juin 1926, le boulevard Louis II a reconfiguré le bord de mer, du quai de plaisance à l’anse du Portier. Il offre le point de départ d’une longue balade de deux jeunes femmes déposées par une Lancia Lambda immatriculée à Monaco. Filmée par un opérateur doté d’une caméra 16 mm, cette promenade les conduira du tunnel du tir aux pigeons jusqu’aux terrasses du Casino, en passant par le nouvel établissement, théâtre et cinéma, des Beaux-Arts, inauguré en février 1931, et l’avenue de Monte-Carlo. Les scènes filmées fourmillent de magnifiques arrière-plans.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Marangoni
Saison d’hiver à Monte-Carlo. Années 1930. 16 mm.
Cote 0000-2040-CF16736. Projeté en première partie de Le Fanfaron de Dino Risi (1963), le mardi 2 mai 2023.

Une série B qui promène Mitchum de Monaco à Stockholm, avec des espions à tous les coins de rue, ça ne se refuse pas.

Générique
Foreign Intrigue – États-Unis, 1956, couleur, 106 min., vostf.
Réalisation : Sheldon Reynolds. Scénario : Sheldon Reynolds, Harold Jack Bloom, Gene Levitt.
Image : Bertil Palmgren. Son : Jean Monchablon. Musique originale : Paul Durand. Direction artistique : Maurice Petri. Costumes : Marie-Claude Fouquet, Pierre Balmain. Montage : Lennart Wallén. Production : United Artists. Avec : Robert Mitchum (Dave Bishop), Geneviève Page (Dominique Danemore), Ingrid Thulin (Brita Lindquist), Frédéric O’Brady (Jonathan Spring), Eugene Deckers (Pierre Sandoz), Inga Tidblad (Madame Lindquist), John Padovano (Tony).

C’est le précipité de la comédie à l’italienne : des caractères bien dessinés, des répliques savoureuses, une critique féroce d’une société déboussolée.

Générique Il Sorpasso – Italie, 1963, noir et blanc, 106 min., vostf.
Réalisation : Dino Risi. Scénario et dialogues : Dino Risi, Ettore Scola, Ruggero Maccari. Image : Alfio Contini. Musique originale : Riz Ortolani. Décors : Ugo Pericoli. Costumes : Ugo Pericoli. Montage : Maurizio Lucidi. Production : Fair Film, Incei Film, Sancro Film. Avec : Vittorio Gassman (Bruno Cortona), Jean-Louis Trintignant (Roberto Mariani), Catherine Spaak (Lilly Cortona), Claudio Gora (Bibi, le fiancé de Lilly), Luciana Angiolillo (la femme de Bruno), Luigi Zerbinati (le commendatore), Linda Sini (la tante Lidia).

Dans la famille Rapaire, on aime particulièrement le sport que l’on pratique partout, à la campagne ou dans la cour de sa maison, dans le « coin des enfants » du Larvotto ou au bord de la piscine du Beach. La nouvelle caméra Pathé-Baby devient la complice de ces exercices familiaux. Dans cette bobine, le petit René imite les mouvements de gymnastique que son père enchaîne : assouplissements, pompes, haltères. La mise en scène choisie par la cinéaste, Teresa, semble s’inspirer des films d’édition que le catalogue du « cinéma chez soi » propose alors, notamment ceux de la catégorie « sports et culture physique ».

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Parsi
Séance de gymnastique. 1932-1933. 9,5 mm. Cote 0401-1981-CF15791.
Projeté en première partie de « Mort à Venise » de Luchino Visconti (1971), le dimanche 16 avril 2023.

Adaptant la nouvelle de Thomas Mann, Visconti capte l’essence fragile de Venise et la fascination mortelle de la beauté, comme jamais il ne l’avait fait auparavant.

Générique
Morte a Venezia – Italie, 1971, couleur, 132 min., vostf.
Réalisation : Luchino Visconti. Scénario : Luchino Visconti, Nicola Badalucco d’après Mort à Venise de Thomas Mann. Image : Pasqualino De Santis. Musiques préexistantes : 3e symphonie et 5e symphonie de Gustav Mahler, Pour Élisa de Ludwig van Beethoven, Berceuse de Modeste Petrovitch Moussorgski, Valse de la Veuve joyeuse de Franz Lehár. Décors : Ferdinando Scarfiotti. Costumes : Pietro Tosini. Montage : Ruggero Mastroianni. Production : Alfa Cinematografica. Avec : Dirk Bogarde (Gustav von Aschenbach), Silvana Mangano (la mère de Tadzio), Björn Andressen (Tadzio), Mark Burns (Alfred), Romolo Valli (le directeur de l’hôtel des bains), Nora Ricci (la gouvernante de Tadzio), Marisa Berenson (la femme de Gustav), Carole André (Esmeralda), Franco Fabrizi (le barbier).