« LE JOUR OÙ » – Monaco a offert une alternative à l’Opéra de Paris

À cette époque, Paris règne en maître sur l’art lyrique. L’Opéra Garnier est une référence absolue. Mais à Monaco, le Prince Charles III veut autre chose qu’un casino pour attirer l’élite. Il rêve d’un opéra. Et pas n’importe lequel : un lieu capable de séduire les plus grands artistes, et se faire une place aux côtés des institutions culturelles majeures comme Paris.  Pour réussir, il mise sur un nom de poids : Charles Garnier, l’architecte même de l’Opéra de Paris. Son défi ? Construire une salle somptueuse en un temps record. En huit mois, le pari est tenu. Le 25 janvier 1879, la Salle Garnier est inaugurée. Petite (524 places contre 2 000 à Paris), mais ultra luxueuse. Le décor est à couper le souffle.

Un affront pour Paris ?

L’Opéra de Monte Carlo ne tarde pas à frapper fort. Dès ses premières saisons, il attire les meilleurs chanteurs et propose des créations inédites. Des œuvres refusées à Paris trouvent refuge en Principauté. En 1881, Hérodiade de Massenet, recalée par l’Opéra de Paris, y est jouée en première mondiale. Une claque !

Peu à peu, Monte-Carlo devient un laboratoire d’expérimentation complémentaire à Paris.  La scène monégasque ose des productions modernes et des mises en scènes avant-gardistes. Les compositeurs et chanteurs commencent à hésiter : Paris ou Monaco ?

Un duel qui tourne en avantage mutuel

Face à cette montée en puissance, Paris ne réagit pas frontalement. Pas de guerre ouverte. L’Opéra de Monte-Carlo n’a jamais cherché à remplacer son homologue parisien, mais à offrir une alternative précieuse. Une complémentarité s’installe. Les artistes jouent à Monaco ce qu’ils ne peuvent pas présenter à Paris.

Quel héritage aujourd’hui ?

L’Opéra de Monte-Carlo continue de briller accueillant des productions de renom et perpétuant une tradition d’excellence. Cette audace monégasque de 1879 a contribué à diversifier l’offre culturelle européenne prouvant qu’une petite scène pouvait jouer un rôle majeur dans le paysage artistique mondial.