Actrice, scénariste et réalisatrice engagée, Audrey Dana était présente en Principauté de Monaco à l’occasion de la journée POWHER, un événement majeur de la Journée internationale des droits des femmes. Marraine de cette édition, elle est revenue sur l’évolution de la place des femmes dans l’industrie du cinéma, les inégalités persistantes et les combats qu’il reste à mener.
Depuis quelques années, le regard sur les femmes dans le cinéma a-t-il réellement évolué ?
« Oui, les choses bougent, mais nous sommes encore loin du but. Avant, sur un tournage, les remarques déplacées, sexistes, voire vulgaires, étaient fréquentes. Aujourd’hui, plus personne n’ose ce genre de comportement, et c’est un grand pas en avant. Mais surtout, on commence enfin à faire de la place aux réalisatrices. Il y a même des quotas dans certaines chaînes qui imposent que 50 % des fictions soient réalisées par des femmes. C’est une avancée importante, car il y a dix ans, c’était impensable.
Mais il ne faut pas croire que tout est gagné. L’égalité salariale est loin d’être atteinte, et on reste dans une industrie où le pouvoir est majoritairement masculin. La prise de conscience ne fait que commencer, et il faut continuer à se battre. »
Quelles sont, selon vous, les luttes prioritaires pour les droits des femmes aujourd’hui?
« L’inégalité salariale est une aberration : à poste égal, les femmes gagnent encore moins que les hommes, et ça ne devrait plus exister. Ensuite, il y a la question des violences faites aux femmes. Trop de femmes sont victimes de violences conjugales ou sexuelles sans être entendues. Je connais des femmes qui vont porter plainte et qui ne sont pas prises au sérieux. C’est inacceptable.
Et puis, quand on regarde à l’international, c’est encore pire. Dans certains pays, les droits des femmes régressent de façon dramatique. Le droit à l’avortement est menacé, et dans des pays au Moyen-Orient, des femmes n’ont même plus le droit de parler entre elles. Ça me révolte. Ce combat dépasse largement le féminisme : il en va de l’avenir de notre humanité. »
Quels sont vos projets à venir ?
« Je travaille sur plusieurs projets qui me tiennent à cœur. Je réalise l’adaptation d’un roman de Michel Bussi, un thriller porté par des figures féminines fortes. Je prépare aussi une suite à Sous les jupes des filles, intitulée Sous les jupes → des femmes, où plusieurs personnalités féminines partageront leurs expériences et leurs luttes avec humour et émotion.
Enfin, je lance un podcast, Sous les jupes des femmes, où j’invite des femmes à parler de leurs blessures, de ce qui les a abîmées, mais aussi de ce qui les a réparées. L’idée est de créer une véritable communauté solidaire, pour que chacune se sente moins seule face à ses combats intérieurs. »
Avec son engagement et sa détermination, Audrey Dana continue d’être une voix forte pour l’égalité et l’émancipation des femmes, à l’écran comme dans la société.
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