D’un film à l’autre, fait de bouts de
ficelle, le cinéma autobiographique de Cavalier nous enchante dans sa capacité à faire l’éloge de tout ce qui nourrit la vie.

Générique
France, 2014, couleur, 70 min.
Réalisation et scénario : Alain Cavalier.
Collaboration scénaristique : Françoise Widhoff. Son : Florent Lavallée. Graphiste : Aliocha Fano Renaudin. Production : Camera One.

« Grand film malade », Marnie ne cesse de se bonifier avec le temps, c’est même un des sommets de l’art hitchcockien.

Générique
Marnie – États-Unis, 1964, couleur, 130 min, vostf.
Réalisation : Alfred Hitchcock. Scénario : Jay Presson Allen d’après le roman Marnie de Winston Graham. Image : Robert Burks. Son : William Russell, Waldon O. Watson. Musique originale : Bernard Herrmann.
Direction artistique : Robert Boyle. Décors : George Milo. Costumes : Edith Head, James Linn, Rita Riggs. Montage : George Tomasini. Production : Universal Pictures, Geoffrey-Stanley Productions. Avec : Sean Connery (Mark Rutland), Tippi Hedren (Marnie Edgar), Diane Baker (Lil Mainwaring), Martin Gabel (Sidney Strutt), Louise Latham (Bernice Edgar), Bob Sweeney (le cousin Bob), Alan Napier (Monsieur Rutland), S. John Launer (Sam Ward), Milton Selzer (l’homme aux courses), Mariette Hartley (Susan Clabon), Bruce Dern (le marin).

Gilbert Vivaldi, cinéaste amateur chevronné, doté d’une performante caméra 9,5 mm, apprécie le travail de montage, associant autour d’une même thématique des séquences réalisées entre 1945 et 1955. Si certains de ses montages sont consacrés à sa famille, d’autres évoquent davantage des actualités filmées à Monaco. Cette séquence provient d’un montage retraçant les manifestations sportives données à l’ancien stade Louis II à l’occasion de l’avènement du prince Rainier III. Qu’est-ce qui a pu le motiver à consacrer de longues minutes à ce combat de catch ? Un plaisir de cinéma certainement. Son emplacement au pied du ring lui permet de filmer au plus près les lutteurs dévoilant leurs corps d’athlètes baignés de soleil, tandis que le montage serré rend compte de la force du combat.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Vivaldi.
Quelques belles prises. 15 avril 1950. 9,5 mm.
Cote 0268-499-CF6816. Projeté en première partie de « Anatomie d’un rapport » de Luc Moullet (1976), le mardi 21 mars 2023.

Laissez-vous entraîner au Soudan, aux abords du Nil, à travers ses paysages millénaires qu’un homme cherche à bousculer par la puissance de son imagination.

Générique
France, Soudan, Liban, Allemagne, Serbie, Qatar, 2022, couleur, 80 min., vostf.
Réalisation : Ali Cherri. Scénario : Ali Cherri, Geoffrey Grison en collaboration avec Bertrand Bonello. Image : Bassem Fayad. Effets spéciaux : Mel Massadian. Musique originale : ROB. Montage : Isabelle Manquillet, Nelly Quettier. Production : KinoElektron, Galerie Imane Farès, Vega Foundation, DGL Travel, Twenty Twenty Vision, Trilema. Avec : Maher El Khair (Maher).
Ali Cherri (2022)

À la fois drôle et tragique, banale et extraordinaire, cette fiction- documentaire nous parle de sexualité de façon étonnamment libre.

Générique
France, 1976, noir et blanc, 82 min.
Réalisation, scénario et dialogues : Luc Moullet, Antonietta Pizzorno.
Image : Michel Fournier. Son : Patrick Frédérich. Montage : Geneviève Dufour. Production : Moullet et Cie. Avec : Luc Moullet (Lui), Christine Hébert (Elle), Antonietta Pizzorno (la réalisatrice), Viviane Berthommier (l’amie).

Dans le cadre des festivités organisées pour la fête nationale monégasque de 1958, l’après-midi du 19 novembre est consacrée à une démonstration sportive des sapeurs-pompiers de Paris et des pupilles de l’Étoile de Monaco. Les sportifs défilent devant la loge où a pris place le couple princier et enchaînent bientôt les exercices de tractions et de cheval d’arçon. Télé Monte-Carlo assure la captation de ces festivités au moyen de caméras 16 mm.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Télé Monte-Carlo
Cote 0252-438-CF5974.
Démonstration sportive au stade Louis II. 19 novembre 1958. 16 mm.
Projeté en première partie de Poetry de Lee Chang-dong (2010), le mardi 14 février 2023.

Mis à part les moments de vie partagés en famille ou entre amis avec une caméra, le cinéaste amateur aime aussi filmer sa ville et ses transformations. Quelques décennies après avoir été tournée, cette bobine Super 8 nous fait redécouvrir la rue Princesse Caroline avant sa piétonisation fin 1991. Partant de l’hôtel-restaurant « Helvetia », rue Grimaldi, devenu aujourd’hui le Ni Hôtel, un audacieux zoom arrière permet de découvrir toute la trajectoire de la rue. En bas, la Banque nationale de Paris fait face à l’immeuble « Le Goéland ». Entre les deux, pas de fontaine. Plus haut, la rue Princesse Florestine est elle aussi ouverte encore à la circulation.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Marangoni
Cote 0000-2040-CF16602.
Rue Princesse Caroline. c.1985. Super8.
Projeté en première partie de « Poetry » de Lee Chang-dong (2010), le mardi 14 février 2023.

Que reste-t-il des Juifs au Maroc ? C’est la question que pose ce documentaire où la douleur de la séparation est palpable sous le calme des lieux filmés.

Générique
France, Maroc, Belgique, Qatar, 2021, couleur, 80 min.
Réalisation et scénario : Simone Bitton. Image : Jacques Bouquin.
Son : Ghita Zouiten. Montage : Dominique Pâris. Production : Ciné-Sud Promotion (Paris), La Prod (Casablanca), Novak Production (Bruxelles), Metafora Production (Doha), 2M Télévision, Voo (Bruxelles), Be TV, Shelter Prod (Bruxelles)

Quand Shakespeare déclare que « la vie est le bouffon du temps », il exprime une pensée qu’Orson Welles a su traduire ici avec une prodigieuse humanité.

Générique
Campanadas a medianoche – Espagne, Suisse, 1966, noir et blanc, 115 min., vostf.
Réalisation : Orson Welles. Scénario : Orson Welles d’après Richard II, Henry IV, Henry V, The Merry Wives of Windsor de William Shakespeare et de Chronicles of England, Scotland and Ireland de Raphael Holinshed. Image : Edmond Richard. Son : Peter Parasheles. Musique originale : Angelo Francesco Lavagnino. Direction artistique : José Antonio de la Guerra. Décors : José Antonio de la Guerra. Costumes : Orson Welles.
Montage : Fritz Muller, Peter Parasheles, Elena Jaumandreu.
Production : Internacional Films Española (Madrid), Alpine Productions (Bâle). Avec : Orson Welles (Sir John Falstaff), Keith Baxter (le prince Hal/le roi Henry V), John Gielgud (le roi Henry IV), Jeanne Moreau (Doll Tearsheet), Margaret Rutherford (Mistress Quickly), Norman Rodway (Henry Percy, dit Hotspur), Marina Vlady (Kate Percy, Lady Hotspur), Alan Webb (Justin Shallow), Walter Chiari (Monsieur Silence), Michael Aldridge (Pistol), Tony Beckley (Ned Poins), Fernando Rey (Worcester).

Derrière le mystère de son intrigue et la curieuse poésie qui s’en dégage, Poetry est un film d’une intelligence et d’une force émotionnelle rares.

Générique
Shi – Corée du sud, 2010, couleur, 139 min., vostf.
Réalisation et scénario : Lee Chang-dong. Image : Kim Hyunseok. Son : Lee Seung-chul. Décors : Sihn Jeom-hui. Montage : Kim Hyun.
Production : Unikorea, Pine House Film. Avec : Yoon Jeong-hee (Mija), Lee David (Jongwook), Kim Hee-ra (le président), Ahn Nae-sang (le père de Kibum).

Tous les maux et les frustrations de la jeunesse taïwanaise se sont donné rendez-vous dans ce film au rythme étrange et prenant, visuellement très réussi.

Générique
He Liu – Taïwan, 1997, couleur, 115 min., vostf.
Réalisation : Tsai Ming-liang. Scénario : Tsai Ming-liang, Yang Bi-ying, Tsai Yi-chu. Image : Liao Pen-jung. Son : Yang Ching-an. Décors : Lee Pao-lin. Montage : Chen Sheng-chang, Lei Chen-ching. Production : CMPC – Central Motion Pictures Corporation. Avec : Lee Kang-sheng (Xiao-kang), Miao Tien (le père), Lu Hsiao-ling (la mère), Chen Chao-jung (jeune homme dans le sauna), Chen Shiang-chyi (l’amie et amante de Xiao-kang), Chang Long (l’amant de la mère),
Hui Ann (réalisatrice film de pub).

1945 : les beaux jours revenus, les enfants investissent le quai Albert Ier et s’adonnent à différents jeux. En arrière-plan, on distingue les enseignes Maggy, Kodak, l’entrée de l’hôtel Bristol et surtout le Comptoir Mécanographique Monégasque, devant lequel sont stationnés des militaires en uniforme, coiffés de calots blancs. Le cinéaste amateur s’intéresse à une poignée de jeunes enfants, affairés autour d’une rambarde en pierre qu’ils chevauchent avec fierté. Derrière sa caméra, Guy Bertrand parvient à saisir avec sa caméra 9,5 mm, toutes les subtilités de ce petit manège de séduction entre filles et garçons, et son cocasse dénouement.

© Institut audiovisuel de Monaco. Fonds Balducchi
Cote 0000-2223-CF18535.
Saynètes enfantines. Février 1945. 9,5 mm.
Projeté en première partie de « Outrage » d’Ida Lupino (1950), le mardi 24 janvier 2023.