Institut Audiovisuel de Monaco
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10 Décembre 2024
Le Diabolique Docteur Mabuse de Fritz Lang (1960) // La Bande Annonce
Dans cet ultime film policier, Lang décrit un monde angoissant où chacun peut voir sans être vu, où tout passe par la maîtrise du regard. Générique : Die Tausend Augen des Dr Mabuse - RFA, France, Italie, 1960, noir et blanc, 103 min., vostf. Réalisation : Fritz Lang. Scénario : Fritz Lang, Heinz Oskar Wuttig d’après le personnage du roman Dr. Mabuse, der Spieler de Norbert Jacques et Jan Fethke. Image : Karl Löb, Karl-Heinz Linke, Ernst Zahrt. Son : Eduard Kessel. Musique originale : Bert Grund. Musique préexistante : Werner Müller. Décors : Erich Kettelhut, Johannes Ott. Costumes : Ina Stein. Montage : Walter Wischniewsky, Waltraud Wischniewsky. Production : Central Cinema Compagnie-Film GmbH, Critérion Films, CEI-Incom. Avec : Dawn Addams (Marion Menil), Peter Van Eyck (Henry B. Travers), Gert Fröbe (le commissaire Kras), Wolfgang Preiss (le professeur Jordan et Peter Cornelius), Kurt Ackermann (la voix de Peter Cornelius), Werner Peters (Hieronymus B. Mistelzweig), Andrea Checchi (Berg), Marieluise Nagel (la jolie blonde).
Présentation
En devenant “Institut Audiovisuel de Monaco”, les Archives audiovisuelles de la Principauté de Monaco ouvrent un nouveau chapitre de leur histoire, affirment la portée scientifique et historique de leur travail.
L’Institut à pour mission de collecter, de préserver, d’archiver et de mettre en valeur la mémoire audiovisuelle de Monaco. Les Collections, dons et dépôts, représentent aujourd’hui environ 45 000 documents : courts et longs métrages, fictions, documentaires, actualités, reportages, publicités, émissions radiophoniques, captations de spectacles, films de famille et d’amateurs.
Les dernières actus Institut Audiovisuel de Monaco
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17 Novembre 2020
Réveillon. 31 décembre 1949. Film 8 mm. Collection Giraudi
Famille et amis sont réunis, à Londres dans le quartier de Finchley, pour le réveillon qui sonne le passage en l’an 1950. Il est 19h30 quand le cinéaste amateur commence à tourner : par un geste cinématographique fort et fédérateur, il immortalise, par le gros plan, ce moment où les jeunes adultes quittent une décennie marquée par la guerre, pour se projeter vers un avenir plus paisible, porté par la fraternité et la tolérance. Vers 22h55, le film s’arrête, plus de pellicule.
© Institut audiovisuel de Monaco. Cote 0400-1977-CF15747. Collection Giraudi. Projeté en première partie de « L’Amour c’est gai, l’amour c’est triste » de Jean-Daniel Pollet, le 27 octobre 2020.
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11 Novembre 2020
Gosses de Tokyo, de Y. Ozu (1932), mardi 1er décembre, Théâtre des Variétés – 19 h
Générique
Umarete wa mita keredo. Japon – 1932 – Noir et blanc – 91 min. – Muet – Intertitres vostf.
Réalisation : Yasujiro Ozu. Scénario : Akira Fushimi, Geibei Ibushiya d’après une idée originale de James Maki. Image : Hideo Shigehara. Direction artistique : Takeshi Kawano. Décors : Takashi Kono, Yoshino Kimura, Tsunetaro Inoue. Montage : Hideo Shigehara. Production : Shochiku Company (Tokyo). Avec : Hideo Sugawara (Ryoichi, le fils aîné), Tokkan Kozo (Keiji, le cadet), Tatsuo Saito (Yoshii, le père), Mitsuko Yoshikawa (la mère), Takeshi Sakamoto (le patron), Seiji Nishimura (le maître d’école), Teruyo Hayami (la femme du patron) Seiichi Katô (le fils du patron).
Histoire
Une famille et leurs deux jeunes garçons, Keiji et Ryoichi, s’installent dans la banlieue de Tokyo. Les enfants, victimes de brimades de la part de la bande de gosses du quartier, font l’école buissonnière. Le père, mis au courant par l’instituteur, les force à retourner en classe afin qu’ils deviennent « des gens
importants ». Les enfants, grâce à l’aide d’un garçon plus âgé, parviennent à se faire accepter et à remplacer l’ancien chef de la bande. Toutefois, ils se rendent compte que leur père, simple employé de bureau, fait quotidiennement des courbettes à son patron, quitte à se rendre ridicule.
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4 Novembre 2020
Fellini Roma, de Federico Fellini (1972), mardi 10 novembre, 19 h, au Théâtre des Variétés
Générique
Roma. Italie – 1972 – Couleur – 119 min., vostf.
Réalisation : Federico Fellini. Scénario : Federico Fellini, Bernardino Zapponi. Image : Giuseppe Rotunno. Musique originale : Nino Rota. Chorégraphie : Gino Landi. Décors : Federico Fellini, Danilo Donati. Costumes : Danilo Donati. Montage : Ruggero Mastroianni. Production : Ultra Film (Rome), Les Artistes Associés (Los Angeles). Avec : Federico Fellini, Marcello Mastroianni, Anna Magnani, Gore Vidal, John Francis Lane, Alberto Sordi, Peter Gonzales Falcon (Fellini à 18 ans).
Histoire
« Roma est l’histoire d’une ville vue par les yeux de celui qui la raconte, c’est un ensemble de fantaisies, souvenirs, évidences, notations, affections et ressentiments comme ils peuvent affleurer dans l’âme de qui se propose une représentation de cette cité composite, contradictoire, et somme toute insaisissable. » Federico Fellini.
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4 Novembre 2020
"Monaco en Films": D'une guerre à l'autre, de 1917 à 1944. Photos sur plaque de verre. Coll. Bernard
Les plaques de verre de la collection Julien Bernard ont été prises durant la première moitié du XXe siècle, à Monaco et à Menton, par son arrière-grand-père, Louis-Augustin Bondil, carabinier du Prince, mais aussi par un ami de la famille. Ces documents ont fait l’objet d’une double donation, aux Archives du palais et à l’Institut audiovisuel de Monaco, et ont été sauvegardés. Le montage propose des vues issues des deux parties de ce fonds, prises entre 1917 et 1944. D’une guerre à l’autre. Les photographies de Louis-Augustin Bondil s’attardent sur la vie de famille, les promenades, l’élégance des femmes, tandis qu’à l’arrière-plan, se profile le Monaco de l’époque, ses équipements, son architecture, certains bâtiments emblématiques. Le photographe immortalise le cortège funéraire du prince Albert Ier dans les rues de Monaco, lors des obsèques du 8 juillet 1922. Plus tard, il fixe son objectif sur les dégâts causés par les bombardements du quartier de La Condamine du mois d’août 1944.
© Institut audiovisuel de Monaco -Cote BERN-PV-13. Photographies sur plaque de verre. Collection Julien Bernard.
Projeté en avant-programme de « La Crise est finie » de Robert Siodmak (1934) le mardi 3 novembre 2020.
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28 Octobre 2020
La Crise est finie, de Robert Siodmak (1934), le mardi 3 novembre, 20h, Théâtre des Variétés
Générique
France – 1934 – Noir et blanc – 85 min.
Réalisation : Robert Siodmak. Scénario : Max Kolpé, Jacques Constant d’après une nouvelle de Frederick Kohner et Kurt Siodmak. Dialogues : Jacques Constant. Image : Eugene Schufftan. Son : Bill Wilmarth. Musique originale : Franz Waxman et Jean Lenoir. Décors : René Renoux. Costumes : Madame Laget. Production : Nero-Film A.G. Avec : Albert Préjean (Marcel), Danielle Darrieux (Nicole), Suzanne Dehelly (Olga), René Lestelly (René), Régine Barry (Lola Garcin), Marcel Carpentier (Bernouillin), Jeanne Loury (Madame Bernouillin).
Histoire
Au début des années trente, en pleine crise économique, la troupe de la revue « Mille jambes nues » entreprend une tournée des villes de province avec en vedette l’insupportable Lola Garcin. Au bout de quelques représentations, la troupe se sépare. Certains veulent transformer ce coup du sort en nouveau départ et décident de tenter leur chance à Paris. Là, grâce à la bienveillance d’une concierge, ils peuvent investir un vieux théâtre à l’abandon et monter une revue.
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22 Octobre 2020
L'amour c'est gai, l'amour c'est triste, mardi 27 octobre, 20h, Théâtre des Variétés
Générique
France – 1968 – Couleur – 95 min.
Réalisation : Jean-Daniel Pollet. Scénario : Jean-Daniel Pollet, Remo Forlani. Dialogues : Remo Forlani. Image : Jean-Jacques Rochut. Son : René Levert. Musique originale : Jean-Jacques Debout. Montage : Néna Baratier. Production : Anatole Dauman pour Argos Films. Avec : Claude Melki (Léon), Bernadette Lafont (Marie), Jean-Pierre Marielle (Maxime), Chantal Goya (Arlette), Marcel Dalio (Monsieur Paul), Remo Forlani (Gros Momo), Jacques Robiolles (Philippe), Vasilis Diamantopoulos (Porphyre Aristophanopoulos), Jacques Doniol-Valcroze (le client d’Arlette), Rufus (Charles).
Histoire
A Paris, dans le Faubourg Saint-Antoine, Léon est tailleur et travaille dans un appartement où sa sœur, Marie, qui passe pour voyante, est en réalité une prostituée, ce qu’ignore Léon, jusqu’au jour ou Maxime, le « protecteur » de celle-ci, le lui révèle – grosse déception ! C’est alors qu’apparaît dans la maison, une petite provinciale que Marie a rencontrée le matin. La jeune fille voulait se suicider ; Marie l’a réconfortée et invitée à s’installer dans l’appartement. Léon tombe amoureux d’elle sans oser se déclarer.
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13 Octobre 2020
Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau (1922), mercredi 21 octobre, 20h, Salle Garnier
Générique
Nosferatu, Eine Symphonie des Grauens. Allemagne – 1922 – Noir et blanc – 92 min. – Muet – Intertitres vostf.
Réalisation : Friedrich Wilhelm Murnau. Scénario : Henrik Galeen d’après Dracula de Bram Stoker. Image : Fritz Arno Wagner. Décors et costumes : Albin Grau. Production : Parma Films, GmbH. Avec : Max Schreck (le comte Orlok), Alexander Granach (Knock), Gustav von Wangenheim (Thomas Hutter), Greta Schroeder (Helen Hutter).
Histoire
1838, dans le port suédois de Wisborg. Hutter est marié à la jeune Helen. Son patron, l’agent immobilier Knock l’envoie dans les Carpates visiter le comte Orlock qui veut acquérir une maison à Wisborg. Avant de partir, Hutter confie Helen à l’armateur Harding et à sa sœur Annie. De relais en relais, Hutter arrive à destination. Dans la taverne où il dîne, tous les clients réagissent violemment quand il déclare qu’il doit se rendre au plus vite au château du comte Orlock. Ils lui conseillent de ne pas aller là-bas à cette heure tardive, d’autant que c’est la veille de la Saint-Georges et que cette nuit les mauvais esprits seront tout-puissants.
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29 Septembre 2020
Mediterranée de Jean-Daniel Pollet (1963) // Godard Sollers de Jean-Paul Fargier (1984)
MÉDITERRANÉE
Jean-Daniel Pollet (1963)
Générique
France – 1963 – Couleur – 45 min.
Réalisation : Jean-Daniel Pollet. Assistant : Volker Schlöndorff. Texte : Philippe Sollers. Image : Jean-Daniel Pollet, Jean-Jacques Rochut. Musique : Antoine Duhamel. Montage : Jean-Daniel Pollet, Jacqueline Raynal. Production : Jean-Daniel Pollet
Critique
Dans cette banale série d’images en 16 sur lesquelles souffle l’extraordinaire esprit de 70, à nous maintenant de savoir trouver l’espace que seul le cinéma sait transformer en temps perdu… Ou plutôt le contraire… Car voici des plans lisses et ronds abandonnés sur l’écran comme un galet sur le rivage… Puis, comme une vague, chaque collure vient y imprimer et effacer le mot souvenir, le mot bonheur, le mot femme, le mot ciel… La mort aussi puisque Pollet, plus courageux qu’Orphée, s’est retourné plusieurs fois sur cet Angel Face dans l’hôpital de je ne sais quel Damas…
Jean-Luc Godard, Cahiers du cinéma n° 187, janvier 1967, p.38
GODARD SOLLERS : L’ENTRETIEN
Générique
France – 1984 – Couleur – 75 min.
Réalisation : Jean-Paul Fargier. Cadreurs : Richard Ugolini, Jean-Paul Gutliat. Son : Georges Chrétien. Montage : Vincent Ferey. Script : Manuelle Papapietro. Coordinateur des effets spé-ciaux : Michel Suissa. Production : Fédération Léo Lagrange, Vidéo Montage.
Critique
C’est un document : un face-à-face entre Jean-Luc Godard et Philippe Sollers, filmé le 21 novembre 1984, le jour de la fête catholique de la présentation de Marie au Temple. Plus encore, un échange brillant entre le cinéaste (ici très humble) et l’écrivain, qui commente à sa façon Je vous salue Marie. Jean-Paul Fargier a choisi de les filmer avec deux caméras et de juxtaposer les images de l’un et de l’autre, l’un trempant un morceau de pain dans un verre d’eau, l’autre allumant une cigarette. Du dogme de l’Assomption, ils passent à l’hystérie, la jouissance inconsciente, la question de l’âme, Artaud, le sacrilège, le cadre idéal pour filmer la Vierge, le rêve de filmer la messe. Quand sera édité l’indispensable complément à ce dialogue : Le Trou de la Vierge de Sollers ?
Jean-Luc Douin, Le Monde, 21 juillet 2006.
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16 Mars 2020
Touki Bouki, de Djibril Diop Mambéty, mardi 24 mars à 20h, Théâtre des Variétés
Générique
Le Voyage de la hyène, Sénégal, 1972, couleurs, 85 min., vostf
Réalisation et scénario : Djibril Diop Mambéty. Image : Pap Samba Sow. Son : El Hadj M’Bow. Décors : Aziz Diop Mambéty. Costumes : Aziz Diop Mambéty. Production : Cinégrit. Avec : Al Demba (Magaye Niang), Dieynaba Dieng (Marème Niang), Assane Faye (Christopher Colomb), Robbie Lawson (Moustapha Toure), Magoné N’Diaye (Aminata Fall), Aliou N’Diaye (Ousseynou Diop), Apsa Niang (Fernand Dalfin), Colette Simon (Omar Seck).
Histoire
Anta, une jeune fille des quartiers pauvres de Dakar, s’est amourachée de Mory, un gardien de troupeau qui conduit une moto ornée d’un crâne de vache. Au sein d’une société cruelle prise entre tradition et modernité, tous deux forment un couple de marginaux. Ils s’inventent des histoires pour s’évader et, face à la mer, rêvent de prendre un bateau qui les mènera en France. En route, tous les moyens sont bons pour trouver les ressources nécessaires : jeux d’argent, vol ou escroquerie.
Critique
Sur cette trame scénarique quelque peu rouchienne, Djibril Diop a réalisé un film urbain, étonnant, sans descendance dans le cinéma africain qui, ces dernières années, a plutôt opéré un retour au village, sur l’action conjuguée de cinéastes à la recherche de leurs racines et de producteurs étatiques préférant les paisibles fictions rurales aux fictions urbaines qui sentent le soufre. (…) Touki Bouki a été présenté en 1973 à Cannes. Il a fallu treize ans pour qu’il sorte en salles. Il en a fallu le double pour découvrir Contes cruels de la jeunesse. Point commun entre ces deux films : ils nous arrivent tard, très tard alors qu’on semble avoir changé de socle. Ils forment comme la mauvaise conscience d’un cinéma aujourd’hui triomphalement post-moderne. Espérons qu’ils puissent l’empêcher de dormir tranquille.
Hervé Le Roux in Cahiers du cinéma n° 382, p. 61, avril 1986.
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26 Février 2020
Maine Océan, de Jacques Rozier, mardi 3 mars à 20h, Théâtre des Variétés
Générique
France, 1985, couleurs, 130 min.
Réalisation : Jacques Rozier. Scénario et dialogues : Jacques Rozier, Lydia Feld. Image : Acácio de Almeida. Son : Nicolas Lefebvre. Musique originale : Chico Buarque, Francis Hime, Anne Frédérick, Hubert Degex. Costumes : Sylvie Nabrin. Montage : Jacques Rozier, Martine Brun. Production : Les Films du Passage, French Line, Antinea, FR3 Cinéma. Avec : Bernard Menez (le contrôleur Le Garrec), Luis Rego (le contrôleur Lucien Pontoiseau), Yves Afonso (Marcel Petitgas), Rosa-Maria Gomes (Déjanira), Lydia Feld (l’avocate Mimi de Saint-Marc), Pedro Armendáriz Jr. (l’imprésario mexicain), Bernard Dumaine (le juge), Mike Marshall (l’avocat ‘‘au fond des bois’’), Jean-Jacques Jelot-Blanc (le reporter de Radio Phare-Ouest), Christian Bouillette (Vallet).
Histoire
Gare Montparnasse. Elle attrape de justesse son train. Puis elle s’installe, tranquille. Lorsque les contrôleurs passent, ils s’intéressent de près à son cas : elle n’a pas composté. Pour Le Garrec et Pontoiseau, les agents de la SNCF, la situation est claire. Pour Déjanira, elle ne l’est pas du tout : cette danseuse brésilienne ne parle pas un mot de français. Passe alors une avocate qui se propose de faire l’interprète. Les contrôleurs refusent. L’affaire s’envenime, puis finit par se calmer. Les deux femmes descendent du train, l’avocate entraînant avec elle Déjanira au tribunal de Baugé où elle va défendre Petitgas Marcel, un marin de l’Ile d’Yeu, qui a brutalisé un automobiliste après un incident de la circulation.
Critique
Le récit déconcerte agréablement par ses bifurcations soudaines, ses apparentes digressions, ses vagabondages assumés, son ignorance culottée et jamais dogmatique des lois de l’efficacité. On s’abandonne de bonne grâce à son rythme capricieux et fortuit, d’autant que Rozier éprouve un bonheur diablement communicatif à confronter des personnages venus d’horizons on ne peut plus disparates. Il les fait se heurter avec amour et humour, le regard qu’il leur porte étant, comme toujours dépourvu de toute sécheresse sociologique. Il y a chez lui un plaisir fervent à dépeindre des personnages en situation de vacance au sens littéral, un goût sincère et chaleureux de la rencontre, du métissage, de l’échange (…). Bref, on se laisse bercer au gré d’une narration insouciante, apparemment dénuée d’impératif, et d’une mise en scène toute à la jouissance du moment présent.
Jacques Valot in La Revue du cinéma n° 416, p. 60, mai 1986.
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12 Février 2020
La Ruée vers l'or, de Charles Chaplin (1925), mardi 25 février à 20h, Théâtre des Variétés
Générique
The Gold Rush, États-Unis, 1925, noir et blanc, 88 min., muet, vostf.
Réalisation et scénario : Charles Chaplin. Image : Roland Totheroh. Décors : Charles D. Hall. Montage : Charles Chaplin. Musique originale : Charles Chaplin. Chorégraphie : Charles Chaplin. Production : Charles Chaplin Productions. Avec : Charles Chaplin (le chercheur d’or solitaire), Mack Swain (Big Jim McKay), Tom Murray (Black Larsen), Henry Bergman (Hank Curtis), Malcolm Waite (Jack Cameron), Georgia Hale (Georgia), Albert Austin (un chercheur d’or).
Histoire
Charlot est venu se joindre à la foule des prospecteurs qui espèrent trouver la fortune en Alaska. Le hasard réunit dans la cabane de Black Larsen, recherché par la police, trois hommes plus ou moins endurcis : le propriétaire lui-même, Charlot, au terme d’une course épuisante au milieu d’une tempête, et Big Jim, un prospecteur qui vient de trouver un magnifique filon. Pour l’heure, le trio meurt de faim.
Critique
L’un des plus grands triomphes de Chaplin, à propos duquel tout non cinéphile évoque avec une tendresse un peu gâteuse, la fameuse danse des petits pains. J’avoue lui préférer Le Cirque ou City Lights, mais enfin ce film de plein air, de montagne et de glace, parfois rude comme un récit de Jack London, comporte aussi l’un des sommets du pathétique chaplinesque : le vagabond exclu de la fête, regarde du dehors, par la fenêtre du saloon où chante la femme qu’il aime, Georgia Hale. Chaplin parvient à faire rire non aux dépens de la pauvreté, mais à ses côtés : ce tour de force lui permet de réconcilier – le cas est unique dans l’histoire du cinéma – la sensibilité bourgeoise occidentale et les salles du tiers-monde à trois dirhams.
Jacques Fieschi in Cinématographe n° 95, p. 79, déc. 1983.
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